J’assistai mardi 26 mai, une personne devant le Tribunal Correctionnel d’AGEN et j’ai tenté de plaider l’état de légitime défense en me fondant sur la jurisprudence, selon laquelle il appartient aux Juges du fond d’apprécier si la défense est ou non, en disproportion avec l’attaque et se trouve justifiée par un péril actuel commandant la nécessité des coups portés ou des blessures faites.

IL s’agit d’une jurisprudence très précise et très restrictive ; la difficulté de l’affaire consistait dans le fait, qu’après avoir été agressé et blessé par un éclat de verre, mon client s’est défendu en sortant un petit couteau qu’il avait dans une poche plastique, couteau absolument pas destiné à une agression, puisqu’il avait été utilisé pour casser des noix.

Le Tribunal n’a pas retenu, malheureusement, l’état de légitime défense, en considérant que la proportionnalité exigée, n’était pas démontrée ; il me semblait cependant que mon client avait employé de purs moyens de défense, en exhibant le couteau et en réussissant par ce moyen à dissuader son agresseur.

J’ai conclu ma plaidoirie en soutenant que mon client avait finalement parfaitement géré la situation et s’était même montré extrêmement courageux.

Cette affaire démontre à nouveau que l’état de légitime défense est une notion très délicate ; je ne critique pas bien sûr la décision rendue, mais j’avoue qu’elle ne me satisfait pas.